L'angoisse des quarante ans - ou savoir pourquoi et comment changer
Après quarante ans, on ne change plus ?!
Autant le dire tout de suite : je n'ai pas encore quarante ans et j'en suis assez même loin ; mais si je prends ma plume, c'est suite à une discussion avec un collègue. A table, devant une assiette de carpaccio, j'évoquais avec lui, l'arrivée et le départ précipité d'un ancien salarié, il y a quelques années. Effrayé par les nombreuses connaissances à acquérir (Linux, la sécurité informatique, les firewalls, la crypto, les châssis multi-lames, etc...), il avait préféré retourner dans son ancien métier et avait démissionné 3 mois après son arrivée. A l'écoute de cette histoire, mon collègue, avec un aplomb inébranlable, m'a dit :
« A quarante ans, on ne change plus ».
Depuis, cette phrase trotte dans mon esprit, et m'inquiète. Elle insinue qu'après avoir grandit (0-20 ans), s'être formé (16-25 ans), avoir trouvé une métier (20 – 30 ans), avoir eu des enfants (25 – 35 ans), on arrive à l'âge de quarante ans avec la certitude d'avoir atteint une certaine maturité. Qu'on peut profiter de ses acquis et ne plus faire d'effort sur soi pour continuer à changer.
Pourquoi devrait-on changer ?
Je vais tenter d'analyser cette idée et in fine de l'exorciser. Tout d'abord, pourquoi devrait-on changer ?
La mondialisation et l'accélération des progrès des techniques de communication et de l'information conduisent notre époque à être en constante mutation. Tout bouge, tout change et nous sommes dans une compétition globalisée... C'est même un lieu commun que de l'écrire. A titre d'exemple, Facebook a été créé en 2004 à partir de 1 000 $. Ce réseau social possède désormais 500 millions d'abonnées – au moment où vous lirez ces lignes, le chiffre aura encore évolué ! C'est la troisième nation du monde, alors qu'il y a à peine 7 ans, c'était un petit village d'étudiants de Harvard (voir Facebook). L'explosion de ce site Internet illustre, à mes yeux, la force fantastique des entreprises innovantes et internationales.
Dans ce contexte, les métiers répétitifs et manuels sont depuis longtemps délocalisés. La Chine est, selon l'expression consacrée, l'usine du monde. Mais leurs qualités professionnelles et leur niveau d'éducation, vont conduire les pays dit émergents à occuper une part toujours plus importante dans des métiers jadisimpossible à délocaliser. Les réseaux d'entreprises sont gérés en Inde, les centres d'appels commerciaux opérés depuis le Sénégal ; il est aussi possible d'aller se faire opérer de sa myopie en Russie ou refaire son implant dentaire en Tunisie... Croire que la mondialisation n'affecte que les cols bleus serait une grave erreur.
Ainsi, pour faire face aux B.R.I.C.S, nos entreprises, nos métiers et donc nos emplois devront-ils changer. Ils évolueront vers l'innovation, le design, la créativité ou la prise en compte de problématiques sociétales comme l'écologie, le vieillissement de la population occidentale, la santé ou encore l'éducation.
Changer plutôt que procrastiner
Oui, changer sera donc une nécessité... mais pas forcément une chose aisée.
Au niveau de son propre comportement, changer est avant tout un travail sur soi pour chercher à se dépasser. Ce sont des efforts constants pour corriger ses défauts. Par exemple, un défaut que je constate régulièrement dans mon domaine d'activité est la procrastination :
La procrastination est la tendance à remettre systématiquement au lendemain quelques actions . Le procrastinateur, n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque cela ne lui procure pas de satisfaction immédiate. (source Wikipedia)
La majorité d'entre eux se reconnait ce défaut. La plupart aimerait y remédier et s'engage généralement à le faire... mais ils échouent faute d'un travail conséquent et quotidien sur eux-même. Modifier son comportement n'est donc pas facile.
Internet se porte à votre secours
Au niveau de ses connaissances, notre époque fournit à tous un outil quasi gratuit, permettant d'élargir le spectre de ses connaissances : Internet. Le nombre de vidéos éducatives est considérable. Elles sont disponibles à portée de souris, pour tous. La tendance est à la publication massive des supports de cours et de conférences vidéos.
Côté académique, on notera par exemple :
http://www.academie-en-ligne.fr, les cours du CNED (Education Nationale) du CP à la Terminale
http://graduateschool.paristech.fr, les cours des écoles d'ingénieurs de Paris (Mines, Polytechnique, Telecom, etc...)
http://www.diffusion.ens.fr, les conférences de l'école normale supérieure
http://www.canal-u.education.fr/, de nombreuses vidéos de bon niveau
A l'international, il existe l'inévitable Open Courseware (http://www.ocwconsortium.org) ou encore le MIT Open Courseware (http://ocw.mit.edu).
Côté débat d'idée on citera l'excellent site TED (http://www.ted.com).
Il apparaît donc que, non seulement il faut changer, mais que c'est possible ! A condition d'y travailler, d'y consacrer du temps et de la volonté.
La petite phrase de mon collègue avait déclenché en moi une interrogation. Sans chercher à être prétentieux, je crois qu'il se trompe. Mais pour le savoir, je vais devoir attendre encore quelques années....
Merci à tous pour vos commentaires !
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