L'Open-Innovation ou pourquoi sortir de sa caverne !
Innovation ouverte, co-création, open innovation, co-innovation !? Derrière tous ces mots clés, se cache une nouvelle façon d’innover.
Je vous propose cette semaine de parcourir les définitions et les valeurs de ces nouveaux principes.Commençons par l'idée de co-innovation : il s'agit de créer un nouveau produit ou un nouveau service avec un tiers. Qu’il s’agisse de partenaires, d’autres entreprises, de fournisseurs voir même de clients, l'idée sous-jacente est qu'on est plus fort à plusieurs que tout seul.
Les américains en pointe
L'idée n'est pas récente. Un grand nombre de sites web populaires doivent leur succès à sa pratique. Amazon par exemple a été l'un des premiers à demander à ses clients de rédiger les critiques des différents produits vendus par la société. Par ce biais, l’entreprise associe astucieusement ses clients et ses visiteurs à l’animation du site et à la mise en valeur des produits les plus intéressants. Ils co-animent le site, en deviennent quasiment les co-auteurs. Plus encore, ils s’attachent et tissent une relation sociale qui dépasse la simple relation commerciale.
Les poles de compétitivité français
En France, les pouvoirs publics favorisent le regroupement d’entreprises au travers des pôles de compétitivité. L'idée est simple : rassemblons en un même lieu, l'ensemble des acteurs d'une filière donnée (digital, santé, nanotech). Oublions le temps d’un après-midi, les relations clients / fournisseurs mais cherchons plutôt une relation d’égal à égal, de partenaires. Demandons à tous d'échanger, de discuter. Des complémentarités et convergences de points de vue émergeront-elles ? L’idée des uns débouchera-t-elle sur un marché par le biais des autres ? Y aura-t-il des co-créations de nouveaux produits voire de nouvelles entreprises ?
Les projets qui naissent de cette façon peuvent ensuite être financés dans le cadre de financement public français ou européen si le projet comporte une part importante de R&D. Les pôles de compétitivité sont alors non pas des financeurs mais plutôt comme des catalyseurs : sélectionner les meilleurs projets et faire se rencontrer les meilleurs partenaires.
Ces démarches sont intéressantes à condition de ne pas croire aux miracles. Oui, il est possible d’y trouver des aides et des contacts profitables pour son projet mais, en aucun cas, il n'émergera une bonne idée que seul votre génie saurait reconnaître.
Il faut y aller avec ses convictions, ses idées. Ces lieux doivent aussi vous permettre de vous confronter à un public averti de pairs et de récolter des idées connexes aux vôtres. Il s’agira aussi de valider ses idées ou de les invalider : un porteur de projet est souvent enthousiaste - vous ne le serez jamais trop ! - mais la passion conduit parfois à l’aveuglement et l’entêtement. Les exercices publics de co-innovation doivent vous permettre aussi de confirmer vos intuitions ou d’infirmer vos hypothèses.
La démarche Open Innovation
L’autre terme à la mode est l’Open-Innovation. Il s’agit d’un terme employé pour la première fois pas Henry Chesbrough alors professeur à l’université de Berkeley. L’idée va plus loin que la création collective : il s’agit d’ouvrir ses connaissances, de ne pas se replier sur soit, et d’innover publiquement. Plutôt que de se tourner uniquement vers ses équipes et ses compétences, de faire fonctionner sa R&D en vase clos, l’Open Innovation pousse à partager son savoir avec d’autres. La connaissance n’est plus alors la seule propriété de l’entreprise mais aussi de ses employés, de ses fournisseurs et de ses clients. Ce modèle s’oppose à la culture du secret, de la valorisation de la propriété intellectuelle à tous crins et à la publication de brevet à outrance.
Il est évident que certains entreprises sont bien éloignées de l’Open-Innovation. Je pense d’ailleurs que le frein principal à ce type de démarche collaborative est culturel. Vivre en public n’est pas une idée très aisée dans notre culture chrétienne. D’ailleurs, le management des entreprises est souvent le premier réticent. Il n’a pas compris que l’ouverture vers les autres est une question de compromis. Jeff Jarvis, auteur du fabuleux Public Parts, nous l’explique pourtant dans l’introduction de son ouvrage.
Private and public are choices we make: to reveal or not, to share or not, to join or not. Each has benefits, each hazards. We constantly seek a balance between the two—only today, technology brings new choices, risks, and opportunities. Whenever possible, we want to make these choices ourselves and not have others—companies, governments, or gossips—make them for us. As we face these decisions, I want us to be mindful not only of the risks to privacy but also of the advantages of publicness. Privacy should not be our only concern. Privacy has its advocates. So must publicness.
In this book, I will argue that if we become too obsessed with privacy, we could lose opportunities to make connections in this age of links.
[...] When we open up, we gain new chances to learn, connect, and collaborate.
Où ira-t-on sur ce sujet ? Vers plus d’ouverture ou au contraire vers plus de confidentialité et de secrets ? Quelle valeur a un secret et combien de temps peut-on le garder ?
L’Open Innovation est un sujet passionnant car il catalyse à mes yeux énormément de questions actuelles :
Comment créer de la valeur pour ses clients ?
L’économie du partage est-elle durable ?
Pendant combien de temps peut-on vivre d’une innovation en mode "Blockbuster" ? Doit-on se renouveler sans cesse ? Et si oui, doit-on le faire dans sa grotte ou de façon ouverte ?
Comment manager la génération Y qui aspire justement à une vie privée / personnelle / professionnelle plus librement inter connectée ?
Bref, nous n’avons pas fini d’en entendre parler !
Pour compléter la lecture, je vous recommande le billet de Louis Treussard, CEO Atelier BNP Parisbas. Vous pouvez aussi explorer le sujet via le blog de Bluenove. Je vous invite aussi à relire mon billet sur la démarche Ocean Bleue.
Bonus
Henry Chesbrough - Open Innovation - Forum Economique Mondial
Crédits
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Images de wiangya / FreeDigitalPhotos.net
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