3 tendances qui nous font changer
Changer à 40 ans !
L’une des notes de ce blog qui génère le plus de visites par recherche naturelle est “L’angoisse des quarante ans ou savoir pourquoi et comment changer”. Il s’agit d’un article où, partant de la position catégorique d’un collègue (“A quarante ans, on ne peut pas changer”), j’explique pourquoi et comment, on peut et on doit être en mouvement et changer.
Revenons un instant sur les causes de cette situation. Après tout, nos grands parents ne se posaient même pas la question : ils vivaient et travaillaient à l'âge d’or du capitalisme industriel et bien souvent dans une entreprise familiale. Ils “entraient” dans ces grandes maisons comme on choisissait une carrière militaire, ecclésiastique ou d’enseignant. Ils y faisaient toute leur carrière professionnelle, passant de postes techniques à des postes moins techniques. L’entreprise prenait alors le temps de reconvertir ses salariés et de leur apporter une formation continue adéquate.
Il n'existe plus de cocoon
Ces grandes entreprises en avaient les moyens. Elles ne les ont plus. Elles en avaient la capacité parce qu’elles vivaient dans un monde où le rythme des affaires était lent. La vitesse d’introduction de nouvelles technologies était faible. Peut-être est-ce un lieu commun, mais nous vivons dans un monde à haute vitesse. Les progrès des communications (Internet, Téléphonie mobile), des transports et l'énergie à bas coût (jusqu’à quand ?) permettent un monde qui ne s’accorde aucune pause.
Alors, sans cocon pour assurer nos reconversions, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Et pour se changer, il faut tout d’abord comprendre pourquoi sa propre transformation est nécessaire. Essayons donc de revenir un instant sur plusieurs tendances majeures qui nous conduisent à nous métamorphoser.
3 tendances fortes
Tout d’abord, parlons de la rapidité de l'évolution technologique. Cette vitesse requiert une posture d'adaptation permanente doublée d’une capacité à anticiper tout à la fois sur le besoin du client - au-delà de sa demande ! -, de l'évolution du marché et de la concurrence. C’est la seule qui permette d'avoir « un cran d'avance » pour rester présent sur le marché. Elle se complète avec une forte capacité d'écoute, d'analyse, de projection et de proposition : faire preuve de créativité, imaginer pour anticiper les besoins clients.
Ensuite, évoquons l'évolution du monde du travail. Lui aussi a beaucoup changé en 50 ans. Il n’existe plus uniquement des organisations pyramidales et des managers paternalistes. Plus encore, maîtriser le mode projet ne suffit plus. Puisque les objectifs sont changeants, il est impératif de maîtriser la conduite du changement. La combinaison de ces deux dimensions pourrait se synthétiser sous le terme « capacité de création collective ». Elle nécessite une forte agilité, c’est à dire une capacité à réorienter son travail et ses méthodes en fonction des événements. Il n’existe pas une organisation ou une méthode qui serait bonne pour tous les projets. Ainsi s'agit-il de combiner en permanence de nouveaux apprentissages, de nouvelles techniques, de nouvelles actions et faire évoluer rapidement son mode d'intervention au sein des projets.
De plus, le travail est beaucoup plus collectif qu'auparavant. La dimension collective devient plus importante - car plus créatrice de valeur client - que la dimension individuelle. Il devient essentiel de posséder une forte empathie et une facilité à communiquer. Prendre en compte les besoins et les sentiments des autres membres de l’équipe, créer du lien, entraîner, coacher, sont autant d’activité pour les managers et même pour les experts.
Enfin, n’oublions pas la mondialisation. On peut railler cette idée, regretter le temps où il était matériellement (trop lent et trop coûteux) impossible de travailler pour un client à l’autre bout du monde. On peut aussi s’en réjouir et y voir une source de progrès pour les nations qui prennent leur essor. Mais personne ne peut aujourd’hui imaginer revenir en arrière. Or, les médias et la classe politique assimilent souvent mondialisation avec délocalisation des usines, comme si les ouvriers étaient les seuls touchés. Ils sont les premiers touchés pour des raisons de coûts. Mais n’oublions pas, que nous vivons aussi une mondialisation des compétences, une mondialisation des cols blancs.
Si vous avez un travail intellectuel à réaliser (rédactionnel, recherche & synthèse, conception), Internet regorge de ressources (les sites Odesk ou Elance). En quelques minutes, vous pouvez poster une annonce pour trouver de l’aide. Quelques heures plus tard, des dizaines de personnes vous répondront en vous proposant leurs services. Pour la plupart, elles vivent dans des pays lointains (Inde, Chine, Indonésie) mais aussi plus proches (Magrheb, Europe de l’Est). Elles sont très compétentes et possèdent des diplômes aussi prestigieux que les salariés européens ou nord américains. Ne soyons pas pour autant pas idylliques, réussir ce type de collaboration nécessite un travail à réaliser très bien défini, un anglais sans faille et une communication très forte. Mais des milliers d’entreprises occidentales travaillent déjà avec ses ressources offshores.
Pour faire face à ces tendances, il nous faudra tous encore faire progresser notre expertise, être plus innovant, avoir une vision à 360° des problématiques, être proche de nos clients, être agile. Pour continuer à changer, je ne saurais trop vous conseiller de développer les savoirs être suivants : l'intuition, la capacité à « sortir des rails », la créativité, la synergie avec vos collègues, etc.
Je crois sincèrement que ces évolutions ne sont ni bonnes, ni mauvaises. Elles sont durables et plutôt que de les affronter ou de les regretter, nous devons les embrasser et avancer !
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