Payname, le paiement de particulier à particulier
Il y a quelques semaines, j’ai pu découvrir le site Payname et croiser, par le biais de l’Internet, son fondateur, Eric Charpentier. Eric est un entrepreneur chevronné qui oeuvre depuis plusieurs années dans l’économie entre particuliers. Celle qu’on appelle la sharing economy regorge d’opportunités et de nombreux entrepreneurs ont senti son potentiel. Discutons-en avec Eric pour bien comprendre ses ressorts...
Partons du tout début : où avez vous grandi ?
Je suis un Toulousain ou, plus exactement, un Commingeois, né à deux pas des stations de ski des Pyrénées et des plages du Pays Basques. Quoi de mieux pour créer son entreprise ?
Par où êtes-vous passé avant de fonder votre entreprise ?
Au collège déjà, je vendais des cassettes de jeux développés en BASIC (les plus anciens s'en souviennent !), et j’ai toujours été passionné par l’entreprise. Je suis passé par une fac de Chimie, puis finalement par un master en AES qui m’a conduit à diriger très vite une association d’aide à domicile. C’est donc dans le domaine des services à la personne que j’ai créé ma première entreprise avec une approche très orientée web, mais à laquelle j’ai dû renoncer assez vite faute de moyens et de temps.
Mais, riche de cette expérience, après avoir quitté l’association, j’ai créé dWého, un site de vente en ligne de services de ménage qui a connu un vrai succès (2,5M€ de CA dès la troisième années).
Pourquoi avoir lancé Payname ? Quel problème cherchez-vous à résoudre ?
En 2012, quand j’ai quitté dWého dans des circonstances un peu particulières, j’ai vu arriver l’économie collaborative. Cette économie est toujours en pleine progression. Elle supprime les intermédiaires pour des échanges directs entre particuliers (leboncoin.fr, Airbnb, …). Mais, paradoxalement, les services entre particuliers tardaient à décoller, faute d’une solution simple pour légaliser et sécuriser les paiements. Car lorsque l’on paye une personne qui a rendu un service, il faut déclarer le service à l’URSSAF et payer des cotisations sociales, ce qui généralement apparaît comme très compliqué. Avec Payname, vous déclarez, vous assurez et vous payez une personne qui vous a rendu service en un seul clic ! Et surtout vous pouvez le faire directement depuis un mobile, depuis le site mais aussi directement depuis certains sites de mise en relation comme Sefaireaider.com, Frizbiz, Jobbers.com ou bien encore Oxilia.fr.
On parle souvent du web comme d'un vecteur de désintermédiation. Un avis sur la question ?
On assiste au développement de l’économie du partage avec une intermédiation directe entre les particuliers. On ne loue plus un hôtel depuis le site d’un hôtelier, mais on peut louer l’appartement d’un Parisien pour un week-end avec Airbnb qui vient intermédier et sécuriser la réservation. Actuellement, le site qui est le plus dans cet esprit d’intermédiation est Leboncoin !
Aux USA, on entend beaucoup parler de TaskRabbit. Qu’en pensez-vous ?
TaskRabbit a fait naître plein de sites de jobbing en France, sites qui fonctionnent sur le principe des petits services rendus entre particuliers. Ces sites comme Frizbiz, Yooneed, Jobbers.com, se sont développés sur un modèle similaire. Mais à la différence des modèles US, en France il faut intégrer un acteur qui est l’URSSAF qui veille à ce que ces sites de mise en relation ne soient pas le lieu du développement du travail dissimulé. C’est la raison pour laquelle en France, les sites de jobbing intégrent Payname pour sécuriser et légaliser les services entre particuliers.
Pouvez-vous vous limiter à rendre un service de paiements ?
Nous allons élargir le champ des paiements, mais toujours autour des paiements entre particuliers. Désormais, nous allons sécuriser les paiements d’achats entre particuliers, par exemple après une annonce sur Leboncoin, en proposant des avantages comme :
- le paiement à réception du colis pour l’acheteur
- la garantie de paiement pour le vendeur à l’expédition
- le paiement en trois fois
Vous venez de boucler une opération de crowfunding. Pourquoi avoir choisi ce mode de financement ?
Pour une application de paiement entre particuliers, pleinement installée dans l’économie du partage, il nous apparaissait logique de solliciter “la foule” pour notre développement.
Quel en est le bilan ?
Il est très positif, et nous sommes surtout ravi de voir que nos investisseurs sont déjà des ambassadeurs de Payname pour tous leurs paiements entre particuliers.
L’opération n’est pas tout à faire terminée, et il est encore possible de participer sur la plate-forme Wiseed.
Pourquoi avoir choisi de coupler l’opération avec le salon des entrepreneurs ? Est-ce pour créer l’événement ?
L’opération avec le salon de l’Entrepreneur a été montée par Wiseed et ses partenaires. Elle a permis effectivement de créer deux événements, une phase de vote en ligne avant le salon pour désigner les trois finalistes qui pourront pitcher au salon (Payname a remporté cette phase de e-vote), et une phase de “crowdfunding live” après le pitch. En remportant ces deux phases, Payname a été élue la Startup la plus prometteuse !
Avez-vous 3 conseils à donner à ceux qui voudraient se lancer dans une campagne de crowfunding ? Quelles sont les erreurs à éviter ?
Comme toute opération de levée de fonds, elle demande d’abord un temps de préparation en amont, et de la disponibilité pendant l’opération. C’est une grosse opération de communication qui demande de s’y investir pleinement. Avec le crowdfunding, vous devez convaincre tous les investisseurs, qu’ils investissent 500€ ou 100 000€, et c’est cela que je trouve intéressant.
Merci beaucoup pour cette interview !
Merci à vous, et à bientôt pour découvrir la nouvelle version de Payname qui permettra tous les paiements entre particuliers aussi bien pour acheter un appareil photo d’occasion sur Leboncoin que pour payer sa femme de ménage, avec à chaque fois des garanties associées.
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